A peine inventée la photographie (1839), voici qu’elle investit ce lointain et mythique Orient qu’est l’Egypte. Le photographe-écrivain Maxime Du Camp (1822-1894) et son compagnon, le jeune romancier Gustave Flaubert, la parcourent entre 1849 et 1850. Du Camp y réalise un album photographique de voyage, intitulé Egypte, Nubie, Palestine et Syrie : voici pour l’aspect réaliste, sinon scientifique. Et un récit de voyage épistolaire, adressé à Théophile Gautier : c’est le versant littéraire de l’entreprise. Ce croisement heureux entre réalité géographique et expérience esthétique fournira le socle obligé de beaucoup de voyages photographiques égyptiens à venir. Nous en avons, dans ce catalogue, choisi deux, pour accompagner les images réalisées, sur le même terrain, par les premiers voyageurs-photographes du XIXe siècle, appartenant à cette génération qu’on nomme les «primitivistes». Leurs descendants spirituels du XXe siècle, présentés ici, Denis Roche (1937) et Pierre de Fenoyl (1945-1987), ont réalisé leurs périples égyptiens au début des années 1980.
Aix-en-Provence, mars - juin 2011