Madame Geoffrin

Qu’il se présente tantôt à la ville, tantôt à la cour, le salon du XVIIIe siècle est une institution dont l’origine et le terme chronologique peuvent être incarnés par deux figures féminines: Madame de Rambouillet tout d’abord et, à l’opposé, Madame Récamier...
Entre 1727 et 1766, une troisième femme occupe le devant de la scène, éclipsant par son savoir-faire toutes les autres concurrentes de son époque: Madame Geoffrin.
À la différence de tous les cercles ainsi créés, celui de cette épistolière née en 1699, installé au 372 rue Saint-Honoré, finit par séduire tous les beaux esprits du temps.
Les gens de Lettres s’y rencontrent tous les jeudis. Les lundis sont réservés aux artistes. Cette diversité est encore amplifiée par de nombreux étrangers de passage à Paris qui souhaitent à leur tour avoir le privilège d’être admis dans ce prestigieux cénacle afin de mieux goûter les joies de la capitale.
Déterminée à réussir dans cette entreprise et en cela épaulée par une fortune confortable que lui procurent ses actions à la Manufacture royale des Glaces, Mme Geoffrin connaît un succès qui dépasse de loin ce qu’elle pouvait espérer. Elle correspond avec une franche familiarité avec Catherine II, l’impératrice Marie-Thérèse et plus encore avec «son fils», Stanislas-Auguste Poniatowski, élu roi de Pologne en 1764.
Sans pouvoir évoquer toutes les facettes du personnage, cette publication permet d’en mesurer toute l’envergure d’une façon très visuelle par la présentation non seulement de documents d’archives mais de souvenirs lui ayant appartenu ou de tableaux provenant de sa collection.

Châtenay-Malabry (France), avril - juillet 2011